Lumières sur la gastronomie
Le festival Montréal en lumière est un événement hivernal annuel qui permet
d’explorer et de goûter la gastronomie actuelle. Les restaurateurs et les artisans
peuvent ainsi séduire les visiteurs qui viennent expérimenter de nouvelles saveurs
ou de nouveaux produits. On y jase aussi gastronomie, bien entendu !
Chaque année, le festival met l’accent sur une région du Québec. L’année dernière,
les produits de la Côte-Nord étaient à l’honneur. Cette année, le Quartier
Gourmand met en lumière les saveurs des Îles-de-la-Madeleine. Située au
deuxième étage de l’Astral, cette halle gourmande propose, entre autres, des
rencontres avec quelques producteurs madelinots.
Un aperçu des Îles
J’ai eu la chance de déguster des produits de la boutique l’Anse aux herbes, qui se
spécialise dans la confection d’huiles aromatiques et d’assaisonnements qui
mettent en valeur des produits locaux, notamment le persil de mer et des algues
marines.
La propriétaire, Nouane Giguère, cultive une grande variété d’herbes sur la terre
familiale et nous a expliqué avec passion les procédés de cueillette et de séchage
des plantes cultivées et des plantes sauvages qui entrent dans la composition des
produits offerts à la boutique.
Il était aussi possible de goûter des pétoncles et du saumon fumé de l’entreprise Le
fumoir d’antan. Oubliez l’arrière-goût du saumon fumé vendu congelé dans les
supermarchés. Les techniques de fumage enrichissent totalement l’expérience
gustative des produits de la mer.
Héritiers des méthodes traditionnelles de boucanage et de fumage transmises par
leur grand-père, la troisième génération Arseneau occupe toujours les lieux
d’origine de l’entreprise, installée sur le Chemin du Quai, à Havre-aux-Maisons.
Malgré la fatigue liée à l’événement, Benoît Arseneau, (Benoît à Benoît) du fumoir
d’antan m’a expliqué avec enthousiasme de quelle façon est boucané le hareng.
Cette dégustation, qui aurait dû prendre quelques minutes, s’est transformée en une
conversation très animée ! Des gens chaleureux et généreux de leur expérience qui
m’ont parlé de leur produit et de leur coin de pays pendant près de deux heures !
Quelle belle rencontre !
Il est aussi possible de déguster les produits de la fromagerie du Pied-de-Vent, qui
a la particularité d’avoir reçu l’appellation de spécificité « fromage de vache de
race canadienne ». Cette appellation permet de valoriser les produits faits à base de
lait de vache provenant de cette race.
En 1999, la vache canadienne a été désignée race patrimoniale par la Loi sur les
races animales du patrimoine agricole du Québec. Bien qu’elle soit un peu moins
productive que d’autres races, la vache canadienne offre un lait riche en protéines
et en matière grasse.
La particularité de ce fromage a inspiré les chefs de chez Zeste du monde traiteur à
créer une bouchée de raclette de mignon de porc au Pied-de-Vent et pommes au
Jack Daniels très populaire auprès de la clientèle !
Héritage et traditions
L’identité culinaire des Îles-de-la-Madeleine est le reflet des ressources accessibles
ainsi que des savoir-faire qui se sont transmis au fil des générations. Voici quelques
plats caractéristiques de cette magnifique région du Québec.
La « tchaude » aux palourdes
Il s’agit d’une chaudrée de palourdes typique aux Îles-de-la-Madeleine. Des
pommes de terre accompagnent les palourdes, le tout baignant dans une sauce
blanche légère.
La bagosse
La bagosse, aussi appelée bière des îles, est un alcool artisanal et traditionnel dont
la recette varie d’une famille à l’autre. Concoctée avec les produits qui se trouvent
sur les îles, notamment des fruits, des fleurs et parfois même des algues, chaque
recette révèle des saveurs uniques.
Le hareng fumé
Les techniques traditionnelles de conservation des poissons sont toujours présentes
aux îles de la Madeleine. Dans le cas du hareng, celui-ci est boucané pendant trois
mois, alimenté par un feu perpétuel. Ceci donne comme résultat une déshydratation
totale du poisson, qui croque alors sous la dent.
Les croxignoles
Les croxignoles sont des pâtes tressées qui sont ensuite frites dans... l’huile de
loups-marins ! Cette confection est surtout réalisée pour des occasions spéciales,
notamment pendant la Fête du loup-marin.
Cette fête correspond au moment de l’année où les loups-marins, ou phoques du
Groenland arrivent sur les banquises tout près des Îles-de-la-Madeleine pour mettre
bas. C’est un moment propice pour la chasse aux phoques (soyons clair, il n’y a
personne qui chasse les petits blanchons). La graisse du phoque est fondue à haut
degré et devient huile, c’est le même principe que pour le saindoux.
Au coeur du Saint-Laurent
Archipel de 230 km² situé dans le golfe du Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine
sont constituées d’une douzaine d’îles, dont l’île de Grande-Entrée, l’île de Pointeaux-
Loups l’île du Havre-aux-Maisons, l’île du Cap-aux-Meules, l’île du Havre
Aubert, et la Grosse Île.
Dû à sa position géographique, il n’est pas étonnant de retrouver les produits de la
mer dans la cuisine des Madelinots. D’ailleurs, la pêche est l’activité économique
principale de l’île, suivie de très près par le tourisme. Que ce soit le homard, le
crabe des neiges, le pétoncle, le hareng ou le maquereau, les saveurs sont au
rendez-vous dans l’assiette.
Alors, à quand votre prochain voyage aux îles ?
Au plaisir !
Par Caroline Cudia
rédactrice pour Zeste du monde
Date de publication : 2/27/2020 1:25:45 PM
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